Collection: La Genèse
La série monochrome La Genèse explore le moment primordial où tout commence — cet instant suspendu où la lumière et l’ombre ne s’opposent pas encore, mais coexistent comme une matière unique, indifférenciée. L’artiste renonce à la couleur pour s’en remettre exclusivement à l’eau et à l’aquarelle noire : deux éléments essentiels, laissés libres de tracer leur propre trajectoire.
Dans ces compositions abstraites, le comportement même de la matière devient une métaphore des processus cosmogoniques. Sous l’effet de la gravité, les gouttes glissent lentement, dessinant des structures originelles qui évoquent des nébuleuses, des flux de matière ou des fragments de vide en expansion. Parfois, un souffle brusque déclenche une déflagration miniature, transformant une simple goutte en un « événement » — un écho intime du Big Bang, un geste qui scelle la naissance d’un univers possible.
L’artiste ne cherche pas tant à représenter qu’à révéler : elle enregistre les traces d’interactions entre forces, fluides et hasards, éléments bien antérieurs au regard humain. La Genèse devient ainsi une méditation sur le commencement — non pour déterminer ce qui précède quoi, mais pour rappeler que la lumière ne peut surgir sans l’ombre, et que l’un ne se comprend qu’à travers l’autre.
Chaque œuvre est le document sensible d’une observation intérieure : un moment où l’artiste laisse la nature du matériau penser, respirer et s’exprimer. Dans cet abandon mesuré naît une cosmogonie visuelle — infiniment petite et pourtant ouverte sur l’immensité.