Perdus dans le Code : Diptyque Adam & Ève

Deux figures. Adam et Ève — non plus dans un jardin, mais dans un vide pixélisé.Leurs corps, rendus en noir et blanc tranché, sont dépourvus de couleur, de contour, de certitude.Ils ne sont pas nés de chair et de lumière, mais de pixels et d’absence — suspendus dans un espace où l’identité se dissout dans la donnée.

Dans Adam, des symboles lumineux de devises — dollars, euros, yens — tombent du ciel, ruisselant sur un fond numérique sombre comme un code infiltrant la conscience.
Dans Ève, les logos brillants des marques mondiales remplacent les feuilles et les murmures : mode, beauté, pouvoir — icônes lisses du désir contemporain.

Le fond obscur scintille d’une lumière interne — chaque toile est discrètement traversée d’un réseau lumineux. Lorsqu’elles sont branchées, les œuvres diffusent une lueur douce, faisant vivre les symboles codés dans une pluie numérique spectrale. Le contraste entre les corps monochromes et leur environnement irradiant intensifie la tension entre la matière et l’illusion.

Ensemble, ces deux œuvres forment une Genèse contemporaine — non pas celle de la création, mais celle de l’effacement.Dans la quête de richesse, d’approbation, de statut et de consommation, les figures ont perdu leur couleur, leurs contours, leur essence. Elles ne sont plus que des silhouettes d’humanité — reconnaissables, mais en train de disparaître.

Ce diptyque interroge : lorsque le monde extérieur nous définit par des symboles, que reste-t-il du soi?